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Vivre ensemble ou la memoire de l’oubli

Longtemps euphémisé et dénié, le racisme antinoir en Tunisie a éclaté au grand jour dans un déchaînement de violences inouïes, suite au discours du Président de la République, tenu le 28 février 2023, devant le Conseil de sécurité nationale, à l’égard des migrant-e-s d’Afrique subsaharienne. Usant de la rhétorique du grand remplacement, il s’en est pris aux « hordes de migrants clandestins » qui sèment la peur et perpétuent des « violences et des crimes » à travers le pays, accusant « les immigrés illégaux d'Afrique subsaharienne » de participer au grand dessein de « modifier la composition démographique de la Tunisie » afin d’en faire « un pays africain ».

La fascination dévoilée - Tahar Chikhaoui

L’importance actuelle  de Chahine tient à la qualité de la réponse (esthétique) qu’il a donnée à la question (politique) : comment sortir du ressentiment quand on est arabe ? L’énergie qu’il met dans ses films est portée par le désir de briser ce cercle étouffant. La fulgurance de ce désir  traverse, de film en film, sa cinématographie, […]

Gare Centrale. Hypertrophie du regard par Insaf Machta

La marginalité est au centre de Bab Elhadid ; le personnage principal est un vendeur de journaux infirme vivant dans une gare. L’infirmité physique instaure un décalage entre le personnage et ce monde grouillant et mouvementé des chemins de fer, lieu de la vitesse, d’un va-et-vient incessant, et d’une course-poursuite entre les policiers et les vendeuses […]

Adieu Bonaparte. Le mur et le désert par Sami Bargaoui

Adieu Bonaparte se termine par un gros plan, où Ali, marche dans le désert, seul, serein, presque souriant. On se souvient que le générique du début du film est un plan rapproché et arrêté sur un mur décrépi de pierres presque noires. Dans son déroulement, il suit pas à pas le chemin qui conduit de […]

Ma Révolution à moi - Mohamed Khenissi

A-t-on le droit de parler de la révolution quand on a l’impression d’être passé à côté ? Comment en parler ? Il est primordial pour moi d’afficher d’emblée le lieu d’où  je  parle-écris, même si cela n’est pas forcément une garantie d’objectivité. J’ai choisi de parler à la première personne par prudence, et je ne voudrais pas extrapoler […]

La mauvaise herbe - Hajer Bouden

Lorsque Ben Ali était arrivé au pourvoir en 1987,  il s’était présenté comme le pourfendeur du culte de la personnalité. Exit les portraits de Bourguiba, sa statue à cheval Place d’Afrique, son visage imprimé sur les billets de banque. Plus jamais la gueule d’un président, la célébration de son anniversaire et tout le bataclan folklorique […]

Amina et l’instantanéité de la révolution - Jocelyne Dakhlia

Une jeune fille, une très jeune femme était en prison pour des faits qui ne nécessiteraient pas le recours à une détention préventive. Human Rights Watch, la Ligue des Droits de l’Homme ou d’autres organisations de défense des droits humains nous le rappellent instamment. Une mobilisation contre l’extrême sévérité du traitement qui lui est réservé […]

LA SOCIETE CIVILE DANS LE DISCOURS POLITIQUE TUNISIEN AVANT ET APRES LA REVOLUTION - Mohamed Chérif Ferjani

La société civile a été constamment invoquée par les différents acteurs durant les deux dernières décennies en Tunisie : L’Etat se disait en être le garant, le promoteur et le défenseur contre la menace islamiste et son projet obscurantiste et théocratique ; les islamistes considéraient que sans eux il n’ y avait aucun moyen de mettre fin […]

Des mots et des idées en Politique - Ikbal Zalila

L’ouverture soudaine et totalement débridée du champ politique l’a paradoxalement lesté d’une opacité  qui rend illusoire toute prétention à en appréhender  la complexité, encore moins à le projeter dans un devenir. Finis les beaux jours où résignés ou presque à vivre à l’ombre d’une dictature prédatrice on refaisait le monde en échafaudant mille et un […]

Entre projection et représentation (2) - Tahar Chikhaoui

Projection /représentation avons-nous dit[1].  La question de l’artiste comme celle du chercheur pose davantage la question de la liberté individuelle que celle de la démocratie politique. Entendons-nous bien : sous le régime de Ben Ali et davantage sous celui de Bourguiba, moins irrespectueux de l’art, des voix singulières se sont fait entendre dans le domaine du cinéma […]