Longtemps euphémisé et dénié, le racisme antinoir en Tunisie a éclaté au grand jour dans un déchaînement de violences inouïes, suite au discours du Président de la République, tenu le 28 février 2023, devant le Conseil de sécurité nationale, à l’égard des migrant-e-s d’Afrique subsaharienne. Usant de la rhétorique du grand remplacement, il s’en est pris aux « hordes de migrants clandestins » qui sèment la peur et perpétuent des « violences et des crimes » à travers le pays, accusant « les immigrés illégaux d'Afrique subsaharienne » de participer au grand dessein de « modifier la composition démographique de la Tunisie » afin d’en faire « un pays africain ».
Longtemps euphémisé et dénié, le racisme antinoir en Tunisie a éclaté au grand jour dans un déchaînement de violences inouïes, suite au discours du Président de la République, tenu le 28 février 2023, devant le Conseil de sécurité nationale, à l’égard des migrant-e-s d’Afrique subsaharienne. Usant de la rhétorique du grand remplacement, il s’en est pris aux « hordes de migrants clandestins » qui sèment la peur et perpétuent des « violences et des crimes » à travers le pays, accusant « les immigrés illégaux d'Afrique subsaharienne » de participer au grand dessein de « modifier la composition démographique de la Tunisie » afin d’en faire « un pays africain ».
Tâtonnant, incertain, provisoire, le texte qui suit est plus (ou moins) qu’une hypothèse : une réflexion en cours, que je mets à l’épreuve d’une réalité mouvante et d’un débat souhaité. Le premier jet d’une série d’articles qui seront autant un développement que des tentatives d’affinement d’une réflexion articulée autour de quelques dualités telles que représentation/projection, […]
Tâtonnant, incertain, provisoire, le texte qui suit est plus (ou moins) qu’une hypothèse : une réflexion en cours, que je mets à l’épreuve d’une réalité mouvante et d’un débat souhaité. Le premier jet d’une série d’articles qui seront autant un développement que des tentatives d’affinement d’une réflexion articulée autour de quelques dualités telles que représentation/projection, […]
Militantisme et engagement au festival de Kélibia : y a–t–il moyen de penser la littérature en dehors de l’engagement ? Le festival de Kélibia en est à sa vingt-sixième session. Il était dirigé jusqu’à la révolution par une équipe, quasiment la même depuis la création du festival en 1987 (avant le 7 novembre), et dont les membres […]
Militantisme et engagement au festival de Kélibia : y a–t–il moyen de penser la littérature en dehors de l’engagement ? Le festival de Kélibia en est à sa vingt-sixième session. Il était dirigé jusqu’à la révolution par une équipe, quasiment la même depuis la création du festival en 1987 (avant le 7 novembre), et dont les membres […]
Le paysage politique tunisien devient à la fois plus clair et plus confus que jamais. Claire est sa polarisation croissante, toute dynamique de regroupement de partis mise à part, entre « islamistes » et « progressistes laïques», mais le caractère approximatif et, au final, inadéquat de ces deux appellations restitue immédiatement ce qui est aussi sa confusion. La bipartition […]
Le paysage politique tunisien devient à la fois plus clair et plus confus que jamais. Claire est sa polarisation croissante, toute dynamique de regroupement de partis mise à part, entre « islamistes » et « progressistes laïques», mais le caractère approximatif et, au final, inadéquat de ces deux appellations restitue immédiatement ce qui est aussi sa confusion. La bipartition […]
Un an après la Révolution tunisienne, le temps a passé sur ce moment absolument unique, délirant et hautement improbable où l’une des dictatures les plus odieuses de la planète s’est effondrée comme un château de cartes, laissant place à une réalité soudain dévoilée et la prise de conscience de l’ampleur du chantier à réaliser. Le […]
Un an après la Révolution tunisienne, le temps a passé sur ce moment absolument unique, délirant et hautement improbable où l’une des dictatures les plus odieuses de la planète s’est effondrée comme un château de cartes, laissant place à une réalité soudain dévoilée et la prise de conscience de l’ampleur du chantier à réaliser. Le […]
On croit que lorsqu’une chose finit, une autre commence tout de suite. Non. Entre les deux, c’est la pagaille. Duras Deux ans après décembre-janvier 2011, pouvons-nous dire qu’il y a « Événement », que nous avons vécu la révolution, que ses résonances continuent à se propager, à vibrer, à mettre en mouvement la machine des possibilités déclenchée, […]
On croit que lorsqu’une chose finit, une autre commence tout de suite. Non. Entre les deux, c’est la pagaille. Duras Deux ans après décembre-janvier 2011, pouvons-nous dire qu’il y a « Événement », que nous avons vécu la révolution, que ses résonances continuent à se propager, à vibrer, à mettre en mouvement la machine des possibilités déclenchée, […]
La Tunisie révolutionnaire ne cesse d’aller de surprise en surprise. Du jour même, du moment où elle s’est pensée comme révolutionnaire, elle est entrée dans un processus d’incessante redécouverte d’elle-même et de ses ressources cachées, dans l’enchantement comme dans la crainte et la stupeur. L’échéance électorale du 23 octobre n’a été au fond qu’une étape […]
La Tunisie révolutionnaire ne cesse d’aller de surprise en surprise. Du jour même, du moment où elle s’est pensée comme révolutionnaire, elle est entrée dans un processus d’incessante redécouverte d’elle-même et de ses ressources cachées, dans l’enchantement comme dans la crainte et la stupeur. L’échéance électorale du 23 octobre n’a été au fond qu’une étape […]
Au commencement, il y a le peuple « sans qualités », celui, quantifiable, des démographes et qui se décline uniforme, le temps d’un recensement, avant de se redistribuer en classes sociales et autres « catégories socioprofessionnelles ». Dans les périodes de « calme plat », le peuple considéré dans son ensemble est perçu comme amorphe, atone, accablé de servitude volontaire[1]. Ce qu’on appelle […]
Au commencement, il y a le peuple « sans qualités », celui, quantifiable, des démographes et qui se décline uniforme, le temps d’un recensement, avant de se redistribuer en classes sociales et autres « catégories socioprofessionnelles ». Dans les périodes de « calme plat », le peuple considéré dans son ensemble est perçu comme amorphe, atone, accablé de servitude volontaire[1]. Ce qu’on appelle […]
La révolution du 14 janvier a eu pour conséquence de déverrouiller l’espace public. Les événements cinématographiques n’ont pas échappé à cette tendance. Des films ont été projetés un peu partout dans le pays, y compris dans les régions les plus déshéritées, dans des endroits où le cinéma n’avait pas l’habitude de pénétrer. Des initiatives personnelles […]
La révolution du 14 janvier a eu pour conséquence de déverrouiller l’espace public. Les événements cinématographiques n’ont pas échappé à cette tendance. Des films ont été projetés un peu partout dans le pays, y compris dans les régions les plus déshéritées, dans des endroits où le cinéma n’avait pas l’habitude de pénétrer. Des initiatives personnelles […]
Il y a dans la révolution, dans toute révolution, un excès de sens, un débordement sémantique dont les historiens reconnaissent la difficulté dès lors qu’il s’agit de construire une explication. On pourrait penser que le cinéma, employant un matériau signifiant moins abstrait et moins linéaire que la langue, aiderait à mieux en rendre compte. Un examen de […]
Il y a dans la révolution, dans toute révolution, un excès de sens, un débordement sémantique dont les historiens reconnaissent la difficulté dès lors qu’il s’agit de construire une explication. On pourrait penser que le cinéma, employant un matériau signifiant moins abstrait et moins linéaire que la langue, aiderait à mieux en rendre compte. Un examen de […]